AU FIL DE LA VIE
 
Je me trouve  sur les bords de cette rivière appelée Styx.
La rive est pentue mais l'herbe est verte et le soleil brille. 
Il fait beau,
je m'allonge dans une barque pour me reposer.
Le soleil sans être agressif me réchauffe.
Une douce torpeur m'envahie,
Tout va bien .
soudain, l'embarcation bouge..
On la pousse du pied vers la rivière aux eaux noires et profondes.
Pourquoi ? qu'ai je fait ?
j'ai peur, je crie et tend les bras, mais je suis paralysé comme si cela n'était qu'un cauchemar. Aucun son ne sort de ma bouche.
Je ne peux lutter et me retrouve à voguer dans les remous.
Je sors les rames et bats en vain contre  le courant,
il m'entraine toujours dans son courant
je fatigue. je ne crois plus a mes capacités.
La barque prend de la vitesse et je reste  impassible.
je perçois au loin, des bruines
Un bruit de fontaine s'intensifie à en devenir assourdissant.
C'est une chute d'eau. 
La rivière disparait dans cette cascade qui tombe vers des abîmes infinies.
A quoi bon lutter, il faut en finir !
je pagaie maintenant dans le sens du courant.
Sur les bords je vois des enfants. Ils font de grands signes et crient des mots que je n'entends pas. Ils lancent des cordes qui tombent dans l'eau. Je suis trop loin.
Tout ce bruit ! c'est infernal !
Et puis un mot, comme un chuchotement, arrive. C'est une phrase qui traverse le déluge. Je comprend enfin son sens :   bats toi, remonte le courant, tu peux le faire. N'abandonne pas.
Je sens déjà le froid venant de la cataracte qui m'enveloppe.
A présent, je rame pour fuir.  Oui, je vais lutter. Je retrouve le courage.
Je rame comme un fou. Mes muscles  tétanisent.  Je tiens bon.
Sur le bord les enfants suivent . D'autres personnes sont là aussi à m'encourager, malgré l'une d'elle qui tente de les faire taire. Inutilement et tellement insignifiante .
Je suis essouflé mais j'irai comme d'habitude, jusqu'au bout.
Les eaux se calment.  Je suis seul. Je peux faire une pause. La barque ondule en faisant des clapotis.
Un confluent se rapproche
le calme revient.
la couleur des eaux changent.
Il m'attire et  je n'ai plus besoin de fuir.
Je ne sais pourquoi, j'ai envie, je veux naviguer sur cette nouvelle rivière plutot que de remonter vers la source.
Je vogue serein et paisible.
les eaux sont d'un bleu intense.  J'ai envie de m'y baigner oubliant les tourmentes si proches.
ça sent bon comme à l'approche des marchands de guimauve dans les fêtes foraines. Je vois des arbres multicolores qui ressemblent à des sucettes geantes, des pelouses verdoyantes parsemées de fleurs parfumées. Je suis comme un enfant. Oui c'est là que j'ai envie de me reposer à présent. C'est là, certainement, le bonheur !






 




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