LOS PINGÜINOS

2013

VALLADOLID   --  ESPAGNE
 
 
L'année dernière, je n'étais pas très emballé pour l'hivernale des Pingouins.
L'hivernale est pour moi signe d'un regroupement de passionnés déterminés venus de tous horizons en bravant les frimats de l'hiver avec tenacité, pour y arriver. Qu'importe les doigts gelés, on s'arrête, on souffre le temps que les ongles redeviennent normaux, et on repart pour finalement atteindre le but.
Sur place, il faudra monter la tente pour une ou deux nuit, sachant que les températures vont encore descendre. Je trouve que faire des kilomètres pour une hivernale et dormir bien au chaud dans un gite, c est gacher !
Vivre ces petits moments, ne donne pas de gloriole, mais l'avoir fait, procure une satisfaction personnelle. C'est si rare de pouvoir exprimer cette volonté d'aller jusqu'au bout, pour rien, pour personne. Que pour soi-même. 
Celle des Pingouins est plutot connue pour être géantissime. 30 000 motards lors de la 29ème edition, ça commence à faire.  Finalement le nombre estompe la convialité, et annihile les contacts. Je me décide malgré tout à m'y rendre. Pour voir !

Je pose des congés pour partir le jeudi avec un retour prévu le dimanche.

Jeudi matin 06h20, le moteur est à température. Il fait zero à l'exterieur. J'espère que ça va remonter dans la journée.. 

J'enclenche la premiere et c 'est partir pour
2 500 kilomètres d'autoroute aller-retour . 
J'enquille l' A72 à Montrond. Le brouillard est dense et givre sur ma visière. La bulle et mon blouson se recouvrent de glace.
Je bifurque sur l' A89. Du coté de Thiers  La chaussée devient un vrai miroir. Je serre les fesses. Dommage, je n'ai pas de noix pour faire de l'huile. Je roule entre 60 et 80 km/h et evite tout geste brusque. Je sens que parfois les pneus n'ont plus aucune adhérence. J'ai, à ce moment, le regret de ne pas avoir mon DRZ deux fois plus léger. Je n'ai également pas envie de mettre au tas mon nouveau Triumph Explorer. Je me fais doubler par quelques audacieux poids lourds et en depasse d'autres.  J'aurais vu, au cours de cette traversée de l'Auvergne pas moins de 6 camions et 5 voitures accidentées. Les uns contre les barrieres de gauche, les autres en portefeuille, en vrac sur des talus avec des semis eventrés. Allez , on reste concentré. Cela fait une paire d'heures que je suis parti et je ne suis qu'a Riom.  Je regarde le compteur kilométrique qui ne bouge pas beaucoup et il me reste  un petit millier de kilomètres. Le petit jour pointe son nez et ça gèle de plus belle. Pas énorme -1° mais ça suffit pour faire du verglas.  Je m'arrete dans une aire de repos pour nettoyer le givre interieur et exterieur de la visière. Tant pis pour la bulle, je ne regarde pas au travers.


 
Enfin le jour se lève. Les températures remontent. Les saleuses sont passées,et pas vu de poivrières. Je suis heureux de constater que les roues des voitures projettent une petite bruine, signe de dégel, mais je reste pour le moment à une moyenne judicieuse aux environs de 100 pour conserver une température soutenable 
Je dépasse Bergerac, et arrive sur Bordeaux avec un 11° (avec ce degré, c'est pas du Bordeaux , c'est de la piquette). J'ai presque chaud. Mais cela ne dure pas. La partie autoroutière et rectiligne qui traverse les Landes est ininterressante. Des milliards de poids lourds à la queue leu leu sur la voie de droite. La pluie revient, et les températures rebaissent. J'arrive enfin en Espagne. L'AP1 plonge dans un joli décors, mais le bruillard m'attend.
Je pense a rien, enfin, si je pense qu'il faudra revenir errer dans les petits chemins qui invite au voyage. Les images du désert des Bardenas Reales (merci Greg ) me viennent en tête. Bon revenons a nos moutons , pour l'instant c est ça > 

 
Je viens de dépasser Burgos, la nuit tombe et malgré mes poignées chauffantes, j'ai le bout des doigts qui gèlent. Pas étonnant l'intérieur des gants est trempé. Après 12h00 de route non stop (sauf pour le plein) J'ai le choix entre m'arreter, ou continuer. Le risque c'est que l'accès aux pingouins ne soit pas ouvert et d'être obliger de faire demi tour, en ajoutant encore des bornes. Je décide de faire une halte 100 bornes avant Valladolid.

Le lieu exact de la concentration est  PUENTE DUERO ! 

Vendredi matin j'y suis.
Je recupère mon inscription, mon sac jaune contenant, un tour de cou orange, un bracelet de passage à l'effigie du Club 14, quelques autocollants, deux pin's et une fiche cartonnée avec divers tickets détachable. Je repartirai avec les 3/4 faute de traduction pour les utiliser.
Je ne suis pas seul, il y a déjà des tentes installées.
 
Le terrain est une immense pinède. Je choisi un coin, au fond à gauche, éloigné de l'orée du bois pour eviter les épanchement nocturnes, et des bordures d'allées pour éviter les tarés en moto cross qui y circulent. l seront vite assagi par la police montée à cheval. Je construit mon nid dans un endroit plat et herbeux qui fera office a souhait de sommier.
Je pense à Denis et Isa en voyant le drapeau.
L'un de mes voisin que je surnommerai Assurancetourix entonne en chant mélodieux au son d'une cornemuse.
La moto ne bougera pas jusqu'a mon départ. Je vais faire un tour à pied dans le village. Là aussi tout est aux couleurs de la concentration.
L'apres midi je parcourerai maintes fois, en long et en large les allées bordées par les exposants. Je me laisse tenter par un Mug. Faut bien s'occuper.
Un semi benne chargé de grumes de pin traverse le camping et vide son chargement.
C'est la ruée. Un vrai travaille de fourmis. En quelques minutes les tonnes de bois ont disparues. Tout est bon pour transporter les morceaux de bois. Les plus gros sont tirés par les motos, les moyens seront soit transportés avec des poubelles à roulettes encore vides ou à dos d'hommes.
 
La police rappelara à l'ordre les utilisateur de poubelles. 

La nuit tombe, les stands s'écalairent et commencent a être pris d'assaut.


Des motos arrivent toujours en file ininterrompue. 

Cela dure depuis le matin et continuera jusqu'au samedi.

Coté stand restauration , ça sent bon la viande grillée.
zut , j'ai déjà grignoté un truc a l'autre vendeur. Tant pis, je prendrai une bière.

La soirée du Vendredi est animée par un concert.
En avant premiere une petite choregraphie au tempo du Gangnam style. La foule, en chaude ambiance bon enfant,  suivra les pas de la danse du cheval. Puis le groupe attaque dans le vif du sujet. Des watts a ne savoir où les mettre.
Du rock du vrai. Varié mais rock !
La fatique pointe le bout de son nez. Je vais mettre la viande dans le torchon. Ma nuit sera bercée par le crépitement des feux de camp à proximité, de la sono de la scène qui crache encore quelques décibels, et sporadiquement quelques tristes hurlements de rupteur au fond des bois.
 
Au petit matin, c est un peu plus calme.
Je recupère mon petit dej offert "gratuitement" payé dans l'inscription.
Le plateau comprend des churros froids et gras (dommage), un café au lait, un oeuf frit, un morceau de pain et une orange. 
 
11h00. Les motos arrivent par seaux.
J'ai déjà fait maintes fois le tour et pas vue âme que je connaisse.
Je me décide au départ. Je sais qu'il y a un defilé d'organisé dans Valladolid et que je vais rater celle avec les flambeaux le soir . . Il me manque mes potes du motos club avec qui j'étais aux élephes, pour la rigolade. Je peux rire seul mais les forces de l'ordre sur place pourraient se méprendre et décider l'internement d'office. J'avoue aussi que j'ai peur de tomber sur la neige en Auvergne, au retour, et je le répète, je ne suis pas en DRZ. Je plie la tente sous la pluie. La moto est chargée et c'est le départ. A la sortie mon attention est attirée par deux plaques d'immatriculation en 42,  département d'implantation de mon moto club. Je manque de m'arrêter pour savoir d'où ils sont, et puis je me ravise ! ma tente est pliée.. c est décidé, je prend la route. 

Je croiserais encore beaucoup de moto, on croirait un evenement national. Le soleil revient et ne me quittera pas jusqu'a la frontière. Les paysages autour de l'AP1 n'en seront que plus beaux. 
Passé Biarritz, la pluie revient. Je reprend direction Bordeaux. La pluie redouble. Les files de camions sont toujours là, les travaux sur cette portion d 'autoroute n'arrangent rien.
Ayant un peu de marge, je passe voir la famille à Bergerac. Suis accueilli par le  Pétoncle en personne. Le temps d'enlever mes vetements ruisselants et, couilles de loup, il m'annonce qu'il n'a plus de whisky. On fera autrement !
Mi-matinée je redécolle. Ce sera Bergerac-Lyon sous la flotte, mais Je m'en contente. Même si à certains endroits il fait très frais, la route n'est pas verglassée et c'est le principal.
Vers Chamallieres ça frise le zéro mais la route reste simplement humide.

Aujourd'hui, mon choix d'hier c'est avéré judicieux 
car
aujourd'hui, il neige !









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